LA DERNIÈRE FEUILLE : (97)

LA DERNIÈRE FEUILLE : (97)

Merci à toi petite feuille.
Elles m’ont toutes déserté.
Après avoir régulé ma transpiration d’un été chaud.
Toi tu es là toute sèche sur ma branche nue.
Au pied de mon arbre, elles ne sont que feuilles mortes.

Tu as déclaré, elles sont toutes succombé !
Expirer ; de t’avoir saqué.
Si c’est pour mourir, je ne t’abandonnerais pas.
Tiens-moi, tiens-moi bien, ne me lâche pas.

Pauvre petite feuille.
Cessé de vivre, tu l’es depuis longtemps.
Tu as beau t’attacher à moi, éteinte tu es.
Toi qui résistes à la pluie, au vent.
Mais le grand froid aura le dernier mot.

Moi ; ta fidèle; me laisserais-tu chuter ?
Toi, que je croyais être l’arbre fort !
Je pensais qu’ensemble nous ne faisions qu’un !
Quand je songe à tes fruits que j’ai couverts.

Ainsi va la vie ; chaque année, c’est pareil.
Après avoir passé un hiver nu.
Viennent les fleurs pour me revêtir d’un vêtement neuf.
Avant que les bourgeons s’éclatent d’un vert printanier.
C’est ainsi que tu me protèges ainsi que les fruits de mes entrailles.

Qu’adviendra-t-il de toutes ces feuilles ?
Et moi, que fais-je devenir ?
Oublier, balayer !
Dis-moi ! Dis-moi ! Toi qui as vu les décennies ancestrales.

Les plus chanceux sont ramassés par un enfant, un passant.
D’autres restent étaler, me servent d’engrais.
De la sorte, je pourrais porter de délicieux fruits.
Ou comme tu l’exprimes si justement ; balayer, bouffé par les insectes.
T’inquiètes ! Feuille ; tu seras plus ; utile tu seras toujours.

Si je ne suis plus feuille, que serai-je ?
En quoi pourrais-je être efficace ?
J’ai peur ! Je ne veux pas valdinguer !
Rassure-moi ! Je t’en prie !

Malheureuse, petite feuille.
L’arbre n’a pu te répondre.
Comme il avait prédit.
Le gel a le mot final.
Déjà, un nouvel oeil patiente.

3090 OVERIJSE (Belgica ), le lundi 16 novembre 2009.
www.lemmiath.com

Thierry MAFFEI.

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