LE BANC DE PIERRE : (214)
Tant de fois, nous nous sommes assis sur le banc de pierre.
Une multitude d’occasions, nous nous sommes regardés.
Tu as pris ma main, et moi la tienne.
Yeux dans les yeux, nous nous sommes dévisagés.
Dis tant de choses.
Nous nous sommes écoutés.
Tu m’as tendu l’oreille.
Je t’ai prêté attention.
Nous avons dialogué.
Nous nous sommes échangé un premier baisé.
Loucher dans la même direction.
Maintenant, tu n’es plus là.
Le banc de pierre est toujours en place.
Comme si tu étais constamment présente.
Moi, je me conforte instinctivement à côté de toi.
Espérant te voir t’asseoir à mon côté.
Scrutant sans arrêt au loin dans l’horizon.
M’imaginant ta venue.
Mais toi, tu n’arrives pas.
Indéfiniment, je me remémore ta présence ;
Ressens continuellement ton absence.
Sur le banc de Pierre.
Les jours passent.
Les semaines s’estompent.
Les mois se dissipent.
Les saisons s’évaporent.
Les années s’envolent.
La pluie, le soleil, le vent se sont emparés de ta place.
Seule l’érosion a maîtrisé ton assise.
À ton emplacement, un coussin de mousse vert s’est approprié ta position.
Quand donc passeras-tu donc venir me chercher ?
Cédant à mon tour mon siège.
Sur le banc de pierre.
3090 OVERIJSE (Belgica) le vendredi 05 septembre 2014.
Thierry MAFFEI.
