L’ombre et le soleil
Seul sur le chemin des premiers jours d’automne.
Les feuilles encore vertes et le ciel bleu.
Les dernières roses résistent.
Les dahlias me font oublier que l’automne est bien là.
Pendant que les asters m’appellent à l’ordre.
Déjà, les betteraves sont entassées.
La tête mi-basse et comme seul compagnon une ombre.
Cette ombre qui semble assombrir cet instant ensoleillé.
Une autre ombre m’interpelle et me fait monter la tête.
Ce n’est qu’une hirondelle éperdue qui file comme un éclair.
Quelques nuages angéliques pointent le ciel encore tout bleu.
Je baisse la tête, cette fois c’est le soleil qui m’interpelle.
Penses-tu que l’ombre est là pour nous assombrir ?
Tu as raison de m’ignorer, au risque d’être aveuglé.
Cherches-tu seulement de ce qui se cache derrière cette ombre ?
Où est-ce par peur de te rencontrer derrière cette ombre ?
Ne tarde pas avant que les premières feuilles mortes te confondent dans ta propre ombre au risque d’oublier qui tu es.
À son tour, l’ombre me murmure à l’oreille.
Sais-tu que je ne peux exister sans toi, sans le soleil ?
Sais-tu que tu peux être ombre et lumière pour les autres ?
Sais-tu que les autres peuvent être ombre et lumière pour toi ?
Sais-tu que toi, l’ombre et le soleil ne font qu’un ?
Nos paupières s’alourdissent.
Le soleil est le premier à s’effondrer.
L’obscurité se lève.
L’ombre s’efface.
Le temps se rafraîchit.
Je ferme la porte d’une interrogation et me cache devant un feu.
Couché dans un fauteuil, rêve déjà d’un hiver blanc.
3090 OVERIJSE (Belgica), le jeudi 26 novembre 2014.
Thierry MAFFEI.