JE MARCHAI À SES CÔTÉS : (87)
Je marchai à ses côtés, sans savoir qu’il était poète.
Il était partout à mes côtés, sans mot dire.
Oui, mais il me faisait voir les choses.
Chaque jour, en toutes saisons, qu’importe le temps.
Je marchai à ses côtés, sans savoir qu’il était poète.
L’Escaut était notre jardin secret.
Nous suivions le courant.
Le fleuve reflétait la beauté du paysage.
Je marchai à ses côtés, sans savoir qu’il était poète.
A tout instant, les couleurs des arbres variaient.
Sur la lisière bourgeonnent une multitude de fleurs, sous l’œil protecteur des orties.
Parfois, ciel bleu, tantôt nuageux, passant d’une pureté blanche au gris noir.
Je marchai à ses côtés, sans savoir qu’il était poète.
Au retour, il me conduisait sur d’autres horizons.
Dans ce pays tempéré fleurissent toujours les prés verts.
Arrivé à la fin de notre balade, il me ramenait à contre-courant.
Je marchai à ses côtés sans savoir qu’il était poète.
Il me fit vibrer mes tripes.
Offrant à chaque élément vivant la parole.
Au rythme du vent; et comme seuls compagnons, les oiseaux chantant.
Je marchai à ses côtés, sans savoir qu’il était poète.
Il prêtait mon attention aux brisements des vagues rimés par les péniches silencieuses.
Le bruit du feuillage et la danse des pâturages fleuris.
Chaque saison, un chant d’oiseaux adapter.
Je marchai à ses côtés, sans savoir qu’il était poète.
Un matin, il est parti de son chemin de terre, pour joindre un chemin de fer.
L’escortant vers la Normandie.
Il me promit qu’il reviendrait.
Je marchai à ses côtés, sans savoir qu’il était poète.
Comme promis, il reprit la voie empruntée.
Trop pressé de retrouver son cours d’eau, il disparut dans la nuée de la grosse bête à vapeur.
Jamais plus, il ne marchera à mes côtés, aujourd’hui le monde sait qu’il fut un grand poète.
3090 OVERIJSE ( Belgica ) le mercredi 12 août 2009.
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Thierry MAFFEI.
