DERNIÈRE ET NOUVELLE PAGE : (218)

DERNIÈRE ET NOUVELLE PAGE : (218)

 

Figé sur cette dernière page.

Complètement paralysé.

Tenant dans ma main ma plume hémiplégique.

Résigné, ne sachant que faire, de cet ultime parchemin imposé, j’arrête.

 

Dois-je m’y forcer ?

Tenté de tourner le folio ?

De mes sèches larmes, je masque mes pleurs.

Dépourvu de toutes volontés.

 

Mon regard fixé sur ma rémige d’argent attristé.

Serrée dans ma main, celle-ci tente de me consoler.

Elle m’avise d’accepter la situation.

M’ouvre la liberté de me détacher de celle qui a tant inspiré mon scapulaire.

 

C’est ainsi que je commence de relire les écrits.

Apprécie à nouveau les premières ballades printanières.

De loin, le héron de son claquement de bec me fait signe de sa fidèle présence.

Pourrais-je à nouveau escompter de déverrouiller mon cœur comme encrier ?

 

J’espère avoir balayé tous les lexèmes de tristesses.

Mais de mes pas, elles persistent à secouer mes chagrins.

Alors, j’enclos mon cœur pour que tu daignes demeurer en moi.

Ce qui me pousse à franchir une nouvelle page blanche.

 

Nouvelle page opale sur laquelle le héron pose son plumage.

Elle se fait une ombre lumineuse, pour m’illuminer de ta substance.

Contenant sous sa patte la page immaculée, m’incitant à un nouvel envol.

Serrant dans son bec un poisson comme manifestation de ton existence.

 

À quand parviendrai-je à désulfurer une nouvelle page vierge ?

Je l’ignore.

Ce que je sais, c’est que je suis à une nouvelle page blanchâtre.

Dont le phanère argenté ; celle d’un héron guide mes doigts comme guide et mon cœur comme encrier.

 

 

 

3090 OVERIJSE (belgica) le dimanche 19 octobre 2014.

www.lemmiath.com

 

 

Thierry MAFFEI.

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