VOLUBILIS : (196)
J’ignore si c’était un rêve, songe ou cauchemar.
J’étais dans un état, patatras.
Face à une pierre tombale couverte d’un tapis de fleurs.
Elles avaient la forme d’un entonnoir de couleur pourpre.
Elles paraissaient si douces que je me mis à les cajoler de ma paume.
Sensibiliser de mon attitude une relation se créa.
Ces pauvres n’avaient plus vu de présence vivante depuis des siècles.
C’était comme un soleil sur la rosée du matin.
Après m’être présenté à leurs tours, elles se présentèrent.
Nous nous appelons Volubilis.
Volubilis, quel drôle de nom fut ma réponse !
C’est à cause de notre dessin qu’ils nous ont ainsi appelés.
Gentiment, elle m’invita à traverser la méditerranée.
Le caillou funèbre me servit de planche et m’emmena sur une rivière.
Long fut le chemin.
Que je pensais que jamais mes rêveries n’aboutiraient !
Continuant notre trajectoire.
Enfin, nous arrivions au bout de notre périple.
C’était dans un lieu au bout de nulle part.
Mais ce fut si beau que la paix m’envahissait.
L’endroit était sauvage.
Au milieu de ça, une cité abandonnée.
Elle aussi s’appelait Volubilis.
Émerveiller et en même temps angoisser de ses étendues, éloignées.
Ni jour ni nuit.
En absence de toute existence.
Je m’imaginais des fantômes d’une autre époque.
Je suppliai mes amies Volubilis de me poser les pieds sur terre.
En effet, déjà l’astre de feu faisait signe de sa venue.
Une course s’ouvrit pour rebrousser notre tracé.
Regardant de mon lit de Volubilis, au loin des habitations de Volubilis.
C’est avec nostalgie que Volubilis s’effaçait de ma vue.
D’une chute de pléonasme, je sortis de mes rêves, songes et cauchemars.
Plus de fleurs de Volubilis aux alentours.
Plus de tombe.
Encore moins des habitats romains.
À quand donc reverrai-je ces paysages où fleurissent les Volubilis ?
Horizons, qui offrent l’envie de découvrir ce lotissement.
Manteau de Volubilis qui me remémore mon pays d’adoption.
Volubilis, tel un entonnoir, tu m’aspire à la curiosité de te connaître.
3090 OVERIJSE (Belgica) le dimanche 10 novembre 2013.
Thierry MAFFEI.
