L’Amaryllis (5)

L’amaryllis (5)

Scellé au ceint de ton bulbe.

Telle une mère qui attend son enfant.

Comme un père attentif, les yeux fixés, attendant ton éclosion.

Patience, patience;  ainsi sera ma devise.

Observant une première ouverture, semblable, dune douce naissance.

 

Au plus beau de l’hiver, tu me donnes l’illusion d’un printemps prématuré.

Comparable à un arbre fruitier, tu fleuriras avant que sorte ton feuillage.

D’une lenteur, tu me fais macérer.

Pas moyen de m’imaginer la couleur de ton être.

Combien de semaines encore me feras-tu éterniser ?

 

Lentement, tu prends hauteur et forme.

Identique à celui d’une grossesse.

Dans mon fantasme, je hume ton odeur, sans pouvoir élucider ton pigment.

Noël approche, puis-je anticiper mon cadeau ?

Où dois-je escompter l’an neuf ?

 

Du haut de ta longue tige, généreusement tu m’annonces une nouvelle poussée.

Pendant ce temps, timidement tu t’ouvres à mon cœur.

Toujours, j’espère présumée ta teinte.

Plus grand sera mon plaisir de te savoir heureux de mon admiration.

Enfin, tu te déshabilles devant moi à l’aurore d’un jour de noce.

 

L’instant arrivé, tu te laisses découvrir fidèle à toi-même.

Et moi, de mes yeux je te touche, imitant le joaillier qui analyse une pierre précieuse.

Gracieusement, tu t’offres à moi, m’offrant déjà une nouvelle venue.

Combien de jours me fais-tu don de la merveille que tu es ?

Avant que se meure ta dernière fleur.

 

Maintenant, tu peux sortir ton feuillage avant de mourir en paix.

Je t’offre ce dernier repas en guise de salaire récompensé.

Avant que tu prennes un repos bien mérité.

Dans l’espoir que tu te renforces pour t’embellir de plus belle.

Je te laisse dans ton oignon, pour que tu renouvelles ta toilette.

 

3090 OVERIJSE (Belgica), le lundi 28 avril 2014.

www.lemmiath.com

 

                             Thierry MAFFEI.

l'amaryllis

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