UN RÉVEIL PAS COMME LES AUTRES :
Ce matin à mon réveil, rien n’était comme les autres matins.
C’était un matin, entre automne et hiver.
Il faisait si froid, que je n’avais aucune envie de me lever.
Les cendres dans la cheminée étaient encore si chaudes, qu’elles illuminaient ma curiosité de me hisser.
Cette carotte, que j’avais déposée au soir, dans ma pantoufle, était disparue.
C’est elle qui attira mon attention.
J’étais encore en pyjama, quand j’ouvris les rideaux.
La vitre toute gelée m’empêcha de voir au-dehors.
Rapidement, je me suis habillé, pour apercevoir ce qui se passait à l’extérieur.
Comme une flèche, je courus tout en sautant les marches de l’escalier, sans apercevoir ce qui se passa autour de moi.
Quelle ne fut pas ma surprise, quand j’ouvris la porte du dehors !
Rien n’était comme autre fois.
Les hommes, les femmes, les enfants, les animaux ; tous en chocolat.
Y en avaient en chocolat, noir, au lait et blanc.
Les maisons étaient en spéculoos.
La neige tomba et malgré ça, les arbres étaient couverts de feuilles de massepain.
Les arbres fruitiers, porteurs des fruits en sucre.
Il y avait des fleurs en pâte, partout et de toutes les couleurs.
Et là-bas ; oui très loin ; vraiment très loin, dans le lointain horizon ; je vis un vieil homme avec une longue barbe blanche sur son âne ; accompagné de son fidèle serviteur monté dans un grand bateau.
Je voulais courir après le bateau.
Mais le bateau leva l’ancre, il en sortit une grosse sirène et le bateau s’en alla derrière une brume.
Déçu ; je m’arrêtai brusquement ; regardant derrière moi et tout disparu.
Les maisons, les arbres, reprirent leurs apparences normales.
La tête basse, je repris le chemin de la maison.
Sans même voir que les hommes, les femmes, les enfants et les animaux, eux aussi avaient repris leurs apparences normales.
Quand j’ouvris la porte de la maison, les braises encore toutes chaudes dans la cheminée.
Bizarrement ; la carotte qui avait disparu revit son apparition.
J’en conclus que tout ce que j’ai vu, tout ce que j’ai vécu, n’était donc pas réel !
C’était donc qu’un rêve ; rien de vrai !
Saint-Nicolas n’existe pas !
Qu’est-ce qu’on a bien voulu me faire croire ?
J’ai donc voulu récupérer mes pantoufles ; c’est alors que je me suis rendu compte que la carotte était de massepain.
De plus, elle était accompagnée d’une mandarine.
À cet instant ; j’ai levé les yeux, et autour de moi ; c’était rempli, non pas de feuilles, mais de radis et des fruits en massepain.
Pas de femme ; pas d’enfant ; simplement des bonshommes en chocolat.
Des noirs ; des blancs ; au lait ; des mélangés.
Saint-Nicolas était bien là présent ; sous forme de spéculoos avec son fidèle serviteur en chocolat noir.
Et ce n’était pas tout, des jouets plein la vue.
Cette histoire n’est pas un conte ; mais une histoire vraie ; qui se raconte depuis plus de mille ans.
Elle se raconte, chaque soir du cinq décembre, à tous les enfants sages qui vont se coucher de bonne heure ; pour que le Saint Nicolas puisse en cette nuit, passer de cheminée en cheminée, visiter les écoliers ; pour leur offrir des jouets, remplis de gourmandises, accompagner de son fidèle serviteur et de son âne.
3090 OVERIJSE ( Belgica ), le samedi 05 décembre 2015.
Thierry MAFFEI.