Un géranium délaissé.
Là, au bord de la forêt avoisinante.
Après un été florissant.
Il est vrai, il semblait s’éteindre.
L’automne le couvrit de ses feuilles mortes.
L’année s’écoula, une nouvelle fit son entrée.
Le tout entassé d’une couette hivernale.
Les rares passants l’écrasèrent un peu plus.
Les jours, les semaines, les mois passèrent.
Les longues nuits et les journées courtes.
Le temps paraissait s’éterniser.
Pourtant, discrètement, la nature continua son travail.
Aux premières calendes printanières.
Longtemps déjà, la plante s’était confondue à l’humus.
La vie reprit ses droits avec la sortie des premiers bourgeons.
Les oiseaux commencèrent à siffler leurs territoires.
Un rouge-gorge gratta le sol.
À l’instant, un léger gémissement résonna à proximité.
La sensibilité des arbres fut les seules à pouvoir l’identifier.
Une jeune pousse fut ainsi libérée.
C’est l’histoire d’un géranium que l’on pensait perdu.
Qui désormais embellira la lisière de l’espace forestière.
Dorénavant, osons croire que cette fleur fait partie des fleurs vivaces.
Ne dites jamais plus qu’il est bisannuel.
Si ce conte vous a plu.
Sachez qu’il est réel.
Quand vous trouverez un géranium solitaire.
Alors, convenez que vous êtes près de moi.
1150 WOLUWE-SAINT-PIERRE (Belgica), le vendredi 17 avril 2020.
Thierry MAFFEI.