PIERROT : (106)
Sur le croissant de la lune.
Tenant entre ses doigts une plume d’oie.
Pas d’outil pour tailler sa rémige.
Encore moins d’encre pour tracer un mot.
Pris de pitié, le forgeron lui forge un scapulaire d’acier.
Pauvre Pierrot, qui n’avait pas de quoi gratter sa rectrice.
Pas question d’espérer une idée lumineuse de la lune.
Ce dernier détenait déjà tant de peine d’éclairer la terre.
Contre toute espérance, une main généreuse se tendit.
Un stylo-plume d’une manière magique se glissait entre ses doigts.
Pierrot possédait maintenant de quoi écrire.
Mais pas de feuille en vue pour y poser ses lexèmes.
Oppressé par le temps ; Pierrot se résolut au clavier.
Toujours pas de papier pour taper ses textes.
Huit doigts s’ajoutèrent aux deux autres pour faire sortir plus rapidement les vocables.
Se contentant du clair de la lune et de son voisinage, tout en se moquant de sa chandelle.
Dommage pour le folio qui se rendit inutile.
Notre planète bleue, qui se fit de plus en plus proche.
Je vous envoie mes écrits, sans vibrisse, sans parchemin.
Quant à son plumage, l’encrier et le lumignon, elles sont devenues pièces de musée.
Si cette lueur de lune et sa mitoyenneté ne sont pas là pour vous illuminer.
Ne soyez pas inquiétés.
Il y a le soleil pour vous ensoleiller les versets de Pierrot.
Voilà Pierrot qui se met au gout du jour.
3090 OVERIJSE ( Belgica ) le 31 janvier 2010.
www.lemmiath.com
Thierry MAFFEI.