LE MANNEQUIN: (146)

LE MANNEQUIN :(146)

Derrière une vitre alléchante, les jeunes filles admirèrent les mannequins.

Elles se voyaient ainsi vêtues, se prenant pour mannequin.

Ce qui laissa les mannequins de bois.

Tous, sauf un.

Fait de toutes pièces.

Marre de voir toutes ces demoiselles en uniforme.

La rue toujours sombre et triste.

Qu’il fasse obscur ou lumineux.

Il fallait bien trouver une échappatoire pour sortir de cette prison de verre.

Personne à qui se confier.

Moins encore à ces mannequins sans âme.

Sans parler des habilleuses sans cervelle.

Aucun moyen de déplaire.

Rien à y faire.

Même en se laissant décomposer.

Ces dames le recomposaient.

Les jours se suivirent et se ressemblèrent.

Sans aucune esquive.

Jusqu’à un beau matin.

Arriva le renouvellement du magasin.

Tous furent jetés dans un conteneur.

Le mannequin crut à sa fin.

C’était le cas pour tous les mannequins.

Quant à lui ?

Un fermier qui passait.

Observant ce drôle de mannequin fait de tout ingrédient.

Il l’’emporta et le couvrît, de vieux habits.

Pour le placer en plein milieu de son champ.

Les jours, les mois, les saisons, les années passèrent.

Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il fasse soleil.

Le mannequin s’y plut.

jamais il n’oubliera qu’un épouventail, il ne cessera d’être.

3090 OVERIJSE (belgica), le dimanche 03 juillet, 2011.

www.lemmiath.com

Thierry MAFFEI.

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