Je me suis imaginé Bruxelles aux quatre saisons.
La Senne traversait le quai des briques et bois à bruler.
Aboutissant sur la place Sainte-Catherine.
Ça sentait bon le poisson au feu de bois.
On y respirait le vie.
Je me suis imaginé Bruxelles aux quatre saisons.
Sur la senne geler, et les bateaux pêcheurs prisonniers.
Jeunes et vieux aimaient y patiner sous le son des cloches de Sainte-Catherine.
Les châtaigniers servaient de chandeliers festifs.
Les marchands longeaient les docks vendant un peu de chaleur aux cœurs refroidis.
Je me suis imaginé Bruxelles aux quatre saisons.
Un printemps prometteur succéda à un l’hiver sans fin.
Les péniches libérées pouvaient refaire leurs voyages de va-et-vient.
Les patineurs devenus dragueurs sur les escales sous la bénédiction de Sainte-Catherine.
Les châtaigniers vêtus d’un nombre incalculable de fleurs immaculées.
Je me suis imaginé Bruxelles aux quatre saisons.
L’été repris la relève sans difficulté.
Les feuilles vertes ressemblaient à de la cire consommée.
Les tulipes d’un long printemps s’étaient inclinées devant la reine de toutes les fleurs.
Les clochers de Sainte-Catherine veillaient vaillamment aux baigneurs de fortune.
Je me suis imaginé Bruxelles aux quatre saisons.
Déjà, l’automne était là, dénudant les châtaigniers de son feuillage desséché.
Pour le plaisir des jeunes écoliers ramassant les marrons comme jeu de circonstance.
Les dernières roses florissantes ajoutaient du pigment au paysage automnal.
Autour de Sainte-Catherine, des chrysanthèmes annonçaient une mort certaine.
Je me suis imaginé Bruxelles aux quatre saisons.
Pourquoi donc me suis-je imaginé Bruxelles ainsi ?
Bruxelles c’est ça aussi.
Même si la Senne est sous terre en dessous de Sainte-Catherine.
Bruxelles restera pour toujours ville verdoyante sous la protection de l’archange Michel.
3090 OVERIJSE (BELGICA) le mercredi 08 août 2012.
Thierry MAFFEI.